Même si on n’échappe pas au temps qui passe, les Achats offrent des moyens de garder les qualités de la jeunesse professionnelle.
Avez-vous remarqué ? Le temps passe…. Il suffit de retomber sur un vieux portrait de soi pour réaliser à quel point nous changeons sans trop nous en apercevoir. Nous sommes toujours le même et pourtant différent et nos comportements changent tout autant que notre apparence.
Nous vieillissons aussi professionnellement… mais ça se soigne
Dans notre vie professionnelle, l’évolution des comportements ou de la manière de penser se dilue dans celle de la fonction. Autrement dit, si vous les comparez en tant que responsable achats avec ceux que vous aviez il y a 10 ans en tant que jeune acheteur, ingénieur ou comptable, vous aurez tendance à attribuer les différences de comportement à celles de votre fonction.
Et pourtant, il y a bien des changements liés à la simple vertu de l’âge, indépendants de notre activité. Sans craindre de verser dans les généralités, rappelons tout de même ce que le sens commun attribue à l’âge. Il met au titre des qualités l’expérience, la rondeur dans les relations à autrui, la capacité à voir plus loin ou plus large. Quant aux risques communément attribués à l’âge, ils se résument bien par l’appellation employée de tous (on me pardonnera cette trivialité) de « vieux c… » : buté, content de soi, confit dans ses certitudes, focalisé sur les réalisations passées et sans projection dans le futur … A quoi attribuer de tels travers ? Peut-être au manque de confiance en soi, à la peur de ne pouvoir s’adapter à un environnement qui change rapidement, à la lassitude, au manque de reconnaissance…
Veillons donc à ne pas tomber du côté sombre de l’âge. Une règle veut qu’un manager passe un tiers de son temps à traiter de problèmes opérationnels, un autre au management et le dernier à l’amélioration continue. Ce dernier tiers inclut son développement personnel. Cela peut être complété par de petits exercices quotidiens. Par exemple : écouter plus que parler, cultiver sa curiosité surtout pour des phénomènes nouveaux même s’ils paraissent superflus au premier abord, valoriser les échanges avec des personnes plus jeunes que soi, se remettre en cause régulièrement, pratiquer intensément l’humilité.
Les Achats : un bain de jouvence en puissance
Dans le monde des achats, on parle de « vieux acheteurs » – sans que cela ait toujours un rapport à l’âge – pour désigner ceux qui n’ont pas fait évoluer leur métier avec la transformation des achats. Le métier évolue rapidement et, pour faire court, nous passons du couple « procédure / négotiation » à « data analytics / business ». Ainsi les Achats offrent un véritable bain de jouvence potentiel à ceux qui veulent bien s’y plonger ! Les acheteurs peuvent y exercer autant d’esprit d’analyse, de synthèse et de créativité que des vendeurs.
Trois actions me semblent offrir une formidable occasion aux acheteurs d’échapper aux affres d’un vieillissement prématuré (au sens des achats). D’abord l’exercice de la démarche stratégique qui l’oblige à établir les faits par un travail systématique fondé sur l’analyse de données. Une belle opportunité d’éliminer les préjugés et de faire preuve de créativité dans l’élaboration d’une stratégie achats. Ensuite l’adoption d’outils numériques pour rechercher toujours plus d’efficacité et d’efficience – même si le temps d’apprentissage peut paraître contre-productif. L’ère numérique dans les Achats n’en est qu’à ses prémisses, ses bénéfices deviendront considérables et il faut s’y embarquer tant que le bateau est encore près du rivage. Enfin, l’ouverture à l’innovation fournisseurs. Ce vieux loup de mer est à la fois prometteur et difficile à mettre en œuvre. Capter l’innovation chez un fournisseur, c’est se forcer à l’écouter, à rechercher les opportunités de création de valeur et à les vendre en interne. Un exercice rafraichissant.
Ce serait trop dire qu’on rajeunit aux Achats mais c’est certainement un métier qui permet d’amortir les coups de vieux !
