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IL FAUT SAUVER LE SOLDAT PMI

By 17 November 2012December 17th, 2018No Comments

J’ai eu la chance d’assister à une partie du séminaire organisé par le Pacte PME dans la très belle tour Société Générale en octobre dernier.

Quelle belle initiative que le Pacte PME ! Courrez voir www.pactepme.org pour découvrir. Pour ceux qui ne la connaîtrait pas, cette association s’est donnée pour vocation de faire grandir les PME en s’appuyant sur une politique proactive et déterminée de grands donneurs d’ordres.

Il ne s’agit pas là de philanthropie économique : tout acheteur sait qu’il a souvent intérêt à développer des fournisseurs pour satisfaire sa stratégie achats.

Et tout naturellement la PME que tout grand donneur d’ordres rêve d’aider à grandir est porteuse d’innovation dont il pourra tirer lui-même grand bénéfice. Rien d’étonnant donc à ce que le Pacte PME se focalise d’abord sur les « PME à offre différenciée et à potentiel de croissance ».

Et les autres ?

Quelle aide ou attention recevraient une PME locale de nettoyage de locaux ou la petite entreprise de travaux publics ? Et les moulistes et autres fabricants d’outillage ? Ce ne sont pas des entreprises « innovantes » au sens habituel mais elles constituent bien le cœur de notre économie.

Pour les petites entreprises de service, les armes sont d’abord la proximité et la qualité de service – la menace des prestataires venant de pays à bas coût de main d’œuvre est somme toute très limitée. Donc la concurrence se fait entre prestataires sur le même terrain de jeu.

Pour les petites entreprises industrielles pour lesquelles il ne peut y avoir de vraies innovations technologiques, la situation est radicalement différente. Jetées dans le bain de la mondialisation, elles ne peuvent pas survivre sur un avantage de coût : la bataille est bien trop inégale avec les concurrents à bas coûts de main d’œuvre. Reste pour elles l’opportunité de se différencier en qualité, tout en maintenant un coût compétitif. Pour toutes sortes de raison, la France n’a jamais su développer ce profil d’entreprises et le tissu industriel français de PME se troue de partout. Dans certains secteurs il est en lambeaux. Un directeur achats d’un grand groupe industriel me disait il y a peu, qu’il n’arrivait plus à trouver un mouliste en France. Il constatait aussi que les fournisseurs espagnols redevenaient compétitifs, conséquence de la baisse du coût du travail liée à la crise.

Doit-on faire la croix sur cette catégorie de PMI, qui ont vécu des décennies sur la mise en œuvre sérieuse et appliquée d’un savoir-faire, même si son contenu en innovation est relativement faible ?

Et là tout se complique, car la question touche à toutes sortes de domaines. En vrac :
• Stratégie économique du pays
• Politique sociale
• Développement durable et eco-système de l’entreprise
• Responsabilité des Directions Achats

Et oui, les Directions Achats ne sont pas étrangères au phénomène! Posons-nous la question : en fixant des objectifs de sourcing en pays Low Cost aux acheteurs, est-ce que les grands donneurs d’ordres n’ont pas accéléré cette désertification industrielle ?

Un donneur d’ordres peut-il rester compétitif grâce à ses achats, tout en gardant vivant un ensemble de fournisseurs, PMI « traditionnelles » proches et globalement plus chères que des sources chinoises ?

Je serais heureux d’avoir votre opinion.

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